Par Laurent Pinsolle
Hier, la Banque Centrale Européenne a baissé son principal taux directeur de 0,25 point, à 1%, marquant la victoire des « faucons » sur les « colombes ». La zone euro conserve donc la politique monétaire la plus restrictive des pays développés, malgré la sévérité de la crise. Divergences atlantiques
Comme le montre le graphique du Monde sur l’évolution des taux directeurs, la réaction de la Fed et de la BCE à la crise économique a été radicalement différente. D’une part, la Réserve Fédérale Américaine a réagi à la fois très rapidement et de manière radicale pour donner un bol d’air à l’économie et d’autre part, la BCE a réagi à la fois tardivement et de manière très prudente. On peut toujours dire que la récession est aussi grave des deux côtés de l’Atlantique pour soutenir la politique de la BCE.
Mais ce raisonnement est une erreur. Car le fait que la crise soit aussi grave en Europe et aux Etats-Unis est un terrible aveu d’échec de la politique européenne. Car tout aurait dû contribuer à ce que la crise soit beaucoup moins dure du côté européen. En effet, si les prix de l’immobilier ont baissé de 30% outre-Atlantique, les prix ont à peine baissé dans les pays de la zone euro, à l’exception de l’Espagne. La crise financière est également beaucoup plus grave aux Etats-Unis.